« 2nd Armored in Europe »
Saint-Malo : Grand Défilé de véhicules militaires de la Seconde Guerre Mondiale
Un événement exceptionnel s’est déroulé à Saint-Malo il y a quelques mois,
notre site n’existait pas encore, aussi,en raison de cette
« Première » dans la Cité Corsaire depuis le mois d’Août 1944″
nous avons souhaité vous proposer ce reportage.
Le groupe de la« 2nd Armored in Europe » en provenance de Royaume Uni, composé d’ adhérents du monde entier, a reconstitué le convoi représentant très exactement la 83ème Division d’Infanterie, groupe de reconnaissance motorisé présent à Saint-Malo en août 1944
Après un départ de Pleine Fougères en direction de Saint-Malo, le convoi fait une pause déjeuner à Saint-Guinoux, pour le plus grand bonheur des enfants comme des Guinoléens et en particulier de Fernand Boisneau qui exhibe ses photos prises lors de la Guerre d’Algérie.
Fernand Boisneau devant le même engin blindé … quelques années séparent ces deux images
Rassemblement général, direction Broualan
Tous les véhicules sont d’époque et les uniformes absolument authentiques.
La « 2nd Armored in Europe » a déjà réalisé des convois lors de grandes commémorations aux Pays Bas, en Belgique, en Allemagne, en République Tchèque.
Broualan et les Nationalistes Bretons :
Au mois de juillet 1944, les troupes alliées sont toujours enlisées en Normandie face à la résistance d’une armée allemande qui s’avère plus forte que prévue, procèdant en cela de la configuration bocagère de la région. La Résistance de son côté un combat capital en fixant les troupes allemandes loin du front et en sabotant les lignes de communications.
La 83e Division d’Infanterie de l’armée Américaine a été fondée en septembre 1917 au cours de la Première Guerre mondiale.
Après avoir été dissoute en octobre 1919, elle est recomposée le 15 août 1942.
« …Hey yo Captain Jack Bring me back to the railroad track
Running to the railroad track Run along with Captain Jack
Run to peace camp back Run along with Captain Jack
Badadadeedado, left right, right left
Badadadeedado, run along with Captain Jack … »
Prise dans une spirale de plus en plus répressives, la formation Perrot multiplie ses sorties. Ses membres sont directement impliqués aux côtés de l’armée allemande et de la Milice, ainsi à Broualan en Ille et Vilaine, et à Locminé.
extraits du livre de Giolito « Les Nationalistes Bretons sous l’Occupation »
Un membre du Groupe d’Action décrit l’expédition de Broualan.:
« Dans l’après midi du 6 juillet 1944, nous avons tous été consignés au cantonnement. Vers 23 heures, nous l’avons quitté pour nous rendre à la caserne de la Milice à Saint-Méen. Nous avons attendu 20 minutes et nous sommes partis en direction de Broualan… »
« … L’expédition était des plus conséquentes, car outre l’autocar bondé de miliciens, une camionnette de la Formation Perrot chargée d’une trentaine d’hommes revêtus de l’uniforme SS…. »
« … L’expédition contre le maquis de Broualan est dirigée par le chef de la milice Di Constanzo qui va torturer l’adjudant Lambert, et un résistant, Capitain, qui sera abattu d’une balle dans la nuque… »
Le maquis de Broualan, installé dans le bois de Buzot, au coeur du pays de Dol, fut certainement l’un des plus gros maquis FTPF de l’Ille-et-Vilaine. Son histoire illustre bien la technique mise en oeuvre par les Francs tireurs et partisans. A partir de l’été 1943, tout ce que le littoral compte de réfractaires au STO se réfugie au château voisin de Landal.
Dès le mois d’avril 1944, le commandant Fabien, chef de la Résistance de 1’Ouest organise depuis Rennes, le premier Régiment Mobile Breton.
Tous les groupes F.T.P. de la région malouine doivent se replier sur le bois de Buzot pour y former une base de harcèlement des troupes allemandes et de liaison avec les alliés en vue de leur prochain débarquement. Mais le maquis manque dramatiquement d’armes. Du 10 au 12 juin 1944, une cinquantaine de francs-tireurs évacuent Broualan pour Lignières, dans la Mayenne,
Finalement, après le grave incident de Cuguen du 20 juin 1944, faisant suite à la mort d’un milicien abattu, une section allemande a massé tous les habitants dans l’église avant de se contenter de mettre le feu à l’école, le maquis de Buzot essaime dans la forêt de Haute-Sève, à Saint-Aubin-du-Cormier et le reste du maquis décroche dans le département voisin de la Mayenne où les F.T.P. disposent d’armes et se battent
« … On relèvera 8 fusillés à Saint-Rémy-du-Plain le 7 juillet 1944, et à Broualan même 3 tués dans le village et une blessée qui ne survivra pas et 2 fermes incendiées ».
Une Couronne de Fleurs à la Mémoire des Martyrs de la Résistance et de René Capitain tué le 7 juillet 1944 alors que ses camarades étaient torturés par la Milice
La fin du maquis de Broualan s’achèvera par une descente de quelque 150 hommes de la milice, d’abord au bourg, où ils tueront 3 habitants, puis à la ferme de la Lopinière où ils captureront l’adjudant Jean Lambert, Maurice Couriol, Armand Pasquet, Joseph Lemonnier, René Hucet, René Capitain, Michel Renaud ainsi qu’un parachutiste canadien qui seront torturés à Saint-Remy-du-Plein, avant d’être abattus et précipités dans une carrière sur la route de Bazouge.
Le convoi quitte Broualan pour se diriger vers Saint-Malo
half tracks, motos Harley Davidson …
La Complainte de Jo Dassin au goût du Jour… « à vélo on dépasse les … »
Concernant l’itinéraire, le « Choix » de l’interlocuteur n’était pas réellement le plus approprié …
par contre pour les Photos « Souvenirs » un vrai régal !
« T’as d’beaux yeux, tu sais ! »
La « 2nd Armored in Europe » aux portes de la Cité Corsaire
La 83e DI est recréée le 15 août 1942 sous le commandement du général Frank W. Milburn.
En janvier 1944, le commandement de la division est transmis au général Robert C. Macon.
Elle débarque en Grande-Bretagne le 6 avril 1944, où elle s’entraîne au Pays de Galles, avant de débarquer en France le 18 juin 1944, à Omaha Beach.
À partir du 27 juin, elle est engagée dans la Bataille des Haies au sud de Carentan, où elle rencontre une forte opposition jusqu’au 25 juillet.
Après une période de remplacement et de formation, la division prend la route et arrive à Chateauneuf le 5 août, Dinard le 7 août et met le siège devant de Saint Malo qui sera libérée le 17 août.
Le 2 août 1944, Le Combat Command B de la 6ème Division Blindée arrive dans le secteur de Saint-Malo, elle ignore cependant la ville, en passant très au sud suivant la départementale D 10, l’objectif de la division est Brest.
Le 3 août 1944, la Task Force A,composé pour l’essentiel du 15th Cavalry Group et du 705th Tank Destroyer Battalion, arrive à son tour sur zone.
Après un combat à l’est de la ville de Dol-de-Bretagne, la Task Force, contourne cette ville et progresse sur le même itinéraire que le CCB de la 6th Armored Division le jour précédent, à Lanhélin, il partent en direction de Miniac Morvan où à lieu un escarmouche, le lendemain, l’unité progresse en direction de Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine, considéré comme le verrou de la première ligne de défense de Saint-Malo.
Entretemps dans la journée, la 83rd Infantry Division arrive dans la région, sa mission est de prendre la forteresse Saint-Malo-Dinard, c’est avec le concours d’un des régiment, le 329th Infantry Regiment, que Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine tombe.
Le colonel Von Aulock, commandant des troupes allemandes, ordonne l’évacuation de la population. Le lendemain, quelques escarmouches de la Résistance ont lieu.
Le dimanche 6, les premiers obus américains tombent sur la vieille ville.
Si les abords de Saint-Malo, la pointe de la Varde les villes de Paramé de Saint-Servan sont assez rapidement prises par les troupes américaines, sans trop de dégâts et pertes humaines, les Allemands repliés dans la vieille ville, la forteresse dAleth et sur l‘île de Cézembre vont opposer une farouche résistance.
Le dimanche 14 aout, la Ville, le Château, le Grand-Bé et Cézembre subissent un bombardement aérien par 150 bombardiers lourds Liberator.
Le lieutenant Franz Küster demandera la reddition le lendemain lundi 14 aout, après un siège destructeur de près de dix jours. La cité d’Aleth, à Saint-Servan de l’autre côté du port, abritant un réseau de blockhaus et où se trouve le commandement allemand ne se rendra que le jeudi 17 août.
Une petite garnison retranchée dans l’île fortifiée de Cézembre, en face de Saint-Malo. continuera le combat, ne se rendant que le 2 septembre, après une série de nouveaux et intenses bombardements aériens et navals massifs avec une utilisation de bombes au napalm et au phosphore.
Au lendemain de cette libération, la majeure partie de Saint-Malo intra muros, la partie historique de la ville est totalement détruite.
La Cité d’Aleth, installation du campement pour la nuit
L’intendance suit … cuisine, infirmerie ….
le repos, bien mérité, des membres de l’Association, qui « vivent » dans les mêmes conditions que la 83ème Division d’Infanterie Américaine en 1944.
Pendant l’Occupation et pour sa position stratégique dans la défense de la zone, les Allemands fortifieront de nouveau l’ancienne cité, truffant le sous-sol d’un réseau de plus de galeries et casemates, reliées à différents blockhaus et tourelles d’artillerie, disposés tout autour de la presqu’île.
Le fort devient le centre de ce que les Allemands appelaient alors la « forteresse Saint-Malo« , un ensemble de fortifications tout autour de la ville, sur l’île de Cézembre, de la pointe de la Varde, Saint-Ideuc, la montagne Saint Joseph et différentes lignes de défenses dans le Clos-Poulet ou les autres îles alentours.
De 1942 à 1944, seront ainsi construits ou installes dans l’ancien fort, une batterie d’artillerie à 4 canons (2 de 105 mm, 1 de 76,2 mm et 1 de 75 mm), batteries anti-aériennes (3 canons de 40 mm bofors), un poste de commandement de l’ensemble des fortifications de Saint-Malo, des casernements pour plus de 200 hommes et différents postes de protection (casemates et mitrailleuses, abri pour mortiers, etc.).
Le tout est relié par plus de 1 300 mètres de galeries souterraines menant aux 32 blockhaus et aux 8 cloches de tir blindées qui ceinturent le fort. C’est depuis cette base militaire que le colonel Andreas Von Aulock commandait la « forteresse Saint-Malo ».
Après le débarquement de Normandie en juin, les Alliés pénètrent en Bretagne le 31 juillet.
Le 4 août, ils bloquent tous les accès à la zone de Saint-Malo. La 83ème division d’infanterie américaine renforcée par le 121ème régiment d’infanterie (8ème division d’infanterie)et des unités rattachés temporairement à la division ont pour charge de libérer Saint-Malo et Dinard.
Les américains estiment qu’une seule division, peut venir à bout de Saint-Malo, dont le nombre de défenseur a été sous évalué par l’état major de la 3ème armée US. La Bretagne n’ayant pas un intérêt suffisant pour Patton, une grande partie des unités américaines de la 3e armée de Patton a reçu ordre de faire mouvement vers l’est pour tenter de prendre à revers le gros des forces allemandes encore présentes en Normandie.
Aussi les Américains vont-ils faire appel largement au bombardement aérien et aux tirs d’artillerie pour venir à bout de la fortification.
Ce n’est qu’après 2 assauts d’infanterie, très meurtriers chez les Alliés et plus de 8 jours de pilonnage que le colonel Andreas Von Aulock accepte de capituler, le 17 août 1944.
Quelques consignes avant la Cérémonie Un GI et Janine Leclerc, fidèle Porte-Drapeau
Cérémonie Officielle et dépôt d’une Couronne de Fleurs
Madame Marie-Hélène Detrois représente la Municipalité Malouine
Salve d’Honneur Hommage à Janine Leclerc
Résistante de la Première Heure
De nos jours, le site est devenu un lieu touristique. Un musée, le mémorial 39-45 construit par la ville de Saint-Malo dans le blockhaus de la défense anti-aérienne retrace la période de l’Occupation, des fortifications allemandes et de la libération de la ville.
Une promenade faisant le tour de la cité et offrant un panorama sur Solidor, l‘estuaire de la Rance, Dinard, le cap Fréhel, Saint-Malo a été aménagé.
Dans les années 1960, des pins ont été plantés, rendant le site moins austère et un camping d’été a été aménagé sur la partie sud de la presqu’île.
À côté, au début des années 1970, des fouilles archéologiques ont dégagé l’ensemble des fondations de l’ancienne église d’Aleth.
L’historien et académicien breton Louis Duchesne résidait dans la cité d’Aleth, dans un ancien corps de garde du bastion construit par Vauban. Jusqu’en 1922, date de sa mort, il y séjournait chaque été, se reposant de sa charge de directeur de l’École française de Rome, se baignant en sportif accompli dans le petit havre Saint-Père.
Premier président de la Société d’histoire et archéologie de Saint-Malo, il a notamment écrit sur l’origine de cette cité. Il avait pour proche voisine Suzy Solidor.
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Article Libération de Saint-Malo et Cité d’Aleth de Wikipédia en français
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