Claude Rich
Une « Voix » disparaît
Un Monument de Talent et d’Humilité
Le dernier des « Tontons flingueurs » vient de s’éteindre
Claude Rich membre du Jury du 6ème Festival du Film Britannique de Dinard
Brunch au Grand Hôtel Dinard en 1995
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Claude Rich à Saint-Malo en 2004 invité d’honneur du Festival des Films de l’Eté
à l’occasion de la sortie du film le Cou de la Girafe, avec Dary Cowl – Sandra Pili.
Un film franco-belge de Safy Nebbou, qui traite du thème de la recherche des origines.
Une fillette dégourdie convainc son grand-père d’aller rendre visite à sa grand-mère qu’elle n’a jamais vue
Claude Rich – Darry Cowl – Safy Nebbou – Sandra Pili
Quelques instants de détente au Bar de l’Univers
un fabuleux numéro improvisé par ces deux Géants du Cinéma Français
Darry Cowl « Le Petit Canaillou » parti trop tôt lui aussi
Elsa Zylberstein – «Qui perd gagne» réalisé par Laurent Bénégui
film en compétition du Festival des Films de l’Eté 2004
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Mairie de Saint-Malo – les escaliers de la « Galère » partie privative des remparts
Quelques instants inoubliables, privilégiés, aux côtés de Claude Rich
Claude Rich, est né à Strasbourg et y passe les premières années de sa vie, jusqu’en 1935, puis il emménage avec sa mère et ses trois frères et sœurs, à Paris, au 95, boulevard Saint-Michel après la mort de son père, ingénieur de métier, victime à 40 ans de la grippe. Sa mère espère qu’il deviendra prêtre, et bien qu’il n’ait pas choisi la voie de la prêtrise, elle ne lui en tiendra toutefois pas rigueur, car elle-même ayant voulu être sculpteur, elle l’a beaucoup aidé dans son désir d’être acteur.
La foi de sa maman laissera néanmoins des traces, car son père étant d’origine alsacienne et sa mère d’origine bordelaise, il se définit comme chrétien-alsacien.
Durant la Seconde Guerre mondiale, vers 1943-1944, il vit aussi en pension à Neauphle-le-Vieux, à l’École du Gai Savoir de Michel Bouts où sa passion du théâtre est née.
Pendant que son frère est engagé dans la 1re armée de de Lattre, Claude Rich participe comme beaucoup de jeunes Parisiens à la Libération de Paris, comme « Gavroche », en transmettant des courriers puis directement lors de l’insurrection
Claude Rich commence à travailler comme employé de banque, suit en parallèle les cours Dullin et intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, promotion de 1953, dont il sort avec le deuxième prix.
Claude Rich fait ses débuts au théâtre de la Renaissance, et participe au film Les Grandes Manœuvres de René Clair, ce qui lance sa carrière cinématographique en 1955.
Il interprète fréquemment des rôles secondaires de jeune premier dans les années 1960, notamment en donnant la réplique à Lino Ventura dans Les Tontons flingueurs, en 1963, de Georges Lautner ou à Louis de Funès dans Oscar en 1967.
En 1968, Alain Resnais lui propose l’un des plus grands rôles de sa carrière dans le film de science-fiction Je t’aime, je t’aime ; il y interprète un homme voyageant dans son passé après un suicide raté.
Le réalisateur l’a choisi pour son timbre de voix qu’il apprécie particulièrement. Durant les années 1970-1980, il retourne à sa passion première, le théâtre, notamment dans Hadrien VII pour lequel il est récompensé par le Prix du Syndicat de la Critique, ainsi que dans un passage très remarqué à la Comédie-Française pour le rôle-titre de Lorenzaccio d’Alfred de Musset, mis en scène par Franco Zeffirelli en 1976.
Cela ne l’empêche pas d’apparaître plusieurs fois sur grand écran, notamment dans La Femme de Jean, 1974, dans un rôle atypique, Adieu poulet, 1975, Le Crabe-Tambour, 1977 et La Guerre des polices
En 1989, il joue Talleyrand dans la pièce Le Souper de Jean-Claude Brisville, au côté de Claude Brasseur. L’adaptation cinématographique de cette pièce lui permet d’effectuer un retour en force au cinéma en 1992. Sa prestation sera récompensée par le César du meilleur acteur en 1993.
Pour la télévision, Claude Rich tourne peu :
sous le faux air d’un diplomate américain marié à Claude Jade, mais secrètement un agent secret dans le feuilleton Le grand secret, 1989 ;
dans La Vérité en face, 1993, il incarne aux côtés de Danielle Darrieux un ancien membre de la Résistance soupçonné d’avoir parlé sous la torture ;
son rôle de Léon Blum dans Thérèse et Léon de Claude Goretta avec Dominique Labourier ; sans oublier son portrait d’un psychiatre célèbre,
le professeur Silberstein, aux côtés de Maruschka Detmers dans Clarissa de Jacques Deray.
Il collabore à de nombreux films historiques, dont Le Colonel Chabert, 1994, La Fille de d’Artagnan, 1994, qui lui vaut d’être nommé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle, Le Bel Été 1914 en 1996 ou encore Capitaine Conan, 1996.
Il ne dédaigne pas pour autant les productions plus grand public, notamment dans les comédies La Bûche en 1999, qui lui vaut d’être de nouveau nommé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle, ou encore Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, 2002, dans lequel il interprète le druide Panoramix
Acteur au sourire malicieux et à la voix reconnaissable entre toutes, il multiplie les apparitions au cinéma dans les années 2000, notamment dans Le coût de la vie, 2003, Là-haut, un roi au-dessus des nuages, 2004, Le Mystère de la chambre jaune, 2003, Le Cou de la girafe, 2004, Président, 2006, Le crime est notre affaire, 2008.
Il est récompensé par un César d’honneur en 2002, pour l’ensemble de sa carrière.
Durant cette décennie, il se fait par ailleurs beaucoup remarquer sur le petit écran pour ses interprétations ambitieuses de personnages historiques tels que Galilée dans Galilée ou l’Amour de Dieu au côté de son copain de Conservatoire Jean-Pierre Marielle, Voltaire dans Voltaire et l’affaire Calas en 2007.
Il est à nouveau nommé en 2009 pour le César du meilleur acteur dans un second rôle grâce à son interprétation dans le film de François Dupeyron, Aide-toi, le ciel t’aidera
En 2012, il incarne le père de Jean-Pierre Bacri, président de section du Conseil d’État, homme précieux et autocentré, dans la comédie de mœurs Cherchez Hortense; nouvelle nomination pour le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2013.
En 2015, il se produit pour la dernière fois au cinéma dans le film d’Alain Choquart, Lady Grey
En 1957, il fait l’acquisition d’une maison à Orgeval dans les Yvelines. Il se marie le 26 juin 1959 avec l’actrice Catherine Renaudin à Paris.
Le couple aura deux filles, Delphine, comédienne, et Natalie Rich-Fernandez, peintre.
Ils ont un fils adoptif, Rémy.
Catholique, il se rend à la messe chaque dimanche mais se voit comme un « chrétien un peu pitoyable » et déclare : «Je ne suis pas un très bon chrétien. Je n’étudie pas beaucoup ma religion, mais je crois en l’amour de Dieu. De la même façon que l’on ne sait pas toujours pourquoi on aime une personne, j’aime Dieu.
Je le fréquente tous les dimanches. Lorsqu’il m’arrive de confier à quelqu’un mon intention d’aller à la messe le dimanche et que mon interlocuteur me fait part de son étonnement, je lui dis que c’est moi qui suis étonné qu’il n’aille pas à l’église ».
Il dit avoir prié pour jouer un rôle dans une pièce où Dieu serait évoqué mais ne veut pas jouer de rôles militants : « Ne me transformez pas en comédien catholique.
Je veux rester un acteur qui puisse jouer tour à tour un salaud ou un saint »
Claude Rich s’est éteint le 21 juillet, dans sa maison d’Orgeval, il avait 88 ans
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Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Rich
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cou_de_la_girafe
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